
Déchets atomiques : cadeau pour les générations futures !
Cigéo, quand la filière nucléaire ment et se prépare à léguer une
véritable bombe à retardement
Les opposant.es au projet Cigéo appellent à la » Manif’ du Futur «, les 19-20-21 septembre à Bure et autour. Ils et elles dénoncent une précipitation injustifiable alors que l’Andra doit apporter des démonstrations décisives pour obtenir – ou pas – l’autorisation de création de Cigéo.
Les premiers travaux (DRO) sur le territoire pourraient commencer dès 2027, sur la base d’un dossier bourré d’inconnues. L’inquiétude grandit auprès de certain.es élus locaux et d’habitant.es, alors que se profilent de lourds impacts pour le territoire : déforestation, chantier hors-norme, contamination et raréfaction de la ressource en eau, installations nucléaires de base géantes à leur porte et convois de déchets atomiques sous leurs fenêtres.
Corruption, aveuglement et forcing
Escamoter sous terre des milliers de m3 de déchets radioactifs (à haute et moyenne activité à vie longue), sans agir sur leur toxicité, est la voie imposée en France. Parce que l’Etat a dû faire face à une opposition citoyenne radicale sur plus de 25 sites, il a légalisé l’achat des consciences d’élus.es (Loi Bataille) pour coloniser une partie de Meuse et de Haute-Marne et implanter en 2000 un «laboratoire» de recherche géologique à BURE.
Impuissance et grand déni
25 ans et un bon milliard d’euros plus tard, l’Andra bute toujours sur le même écueil : la radioactivité ne restera pas sagement à 500m sous terre. L’ASNR (Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection) a rendu ce début d’année trois rapports dans le cadre de l’instruction du dossier de demande d’autorisation de création de Cigéo (DAC). Dans un exercice de double langage coutumier à la sphère nucléaire, elle annonce que rien ne s’opposerait à lancer de premiers travaux. » En même temps», elle liste un nombre impressionnant de démonstrations restant à apporter en matière de capacité de confinement de la roche, performance des scellements fermant les alvéoles, corrosion des matériaux, aléa sismique, maîtrise des risques d’explosion et d’incendie, transmission du danger aux populations futures, etc. Son avis final et décisif est attendu fin 2025, pour un démarrage de travaux en 2027 (?).
Pour implanter le projet Cigéo à marche forcée, l’Andra et les pouvoirs publics ont fait fissa. Une enquête publique houleuse sur la première tranche de travaux, du 28 février au 15 avril 2025, a collecté de nombreuses contributions, adressées à la commission d’enquête. Celle-ci est restée sourde aux inquiétudes et arguments exprimées par la société civile et a donné un avis favorable à ces travaux dit «préparatoires».
L’arrêté inter-préfectoral délivrant l’autorisation environnementale a été signé le 11 juillet 2025.
Supercherie et advienne que pourra
L’astuce, c’est de faire croire que l’Andra saura tout résoudre… une fois qu’elle aura eu l’autorisation de défoncer le territoire en construisant la totalité des infrastructures lourdes de Cigéo. Quarante premiers km de galeries et d’alvéoles accueilleraient des déchets, histoire d’expérimenter et de voir ce qui se passe. Résultat : 6 à 7 milliards EUR engloutis, deux départements ruraux condamnés sur l’autel du sacro-saint nucléaire, aucune assurance que ça va marcher et une première mondiale : le concept du giga-projet industriel avec approche
«itérative». L’Andra serait autorisée à créer, tester et réviser jusqu’à ce qu’elle soit satisfaite du résultat final. Si l’essai est raté, on en fait quoi de ces déchets, vu qu’il n’y a pas de plan B ?
Cigéo : un terrible «boulet» pour les générations futures
Quelle civilisation a-t-elle légué à sa descendance le soin de terminer et financer un chantier colossal, prévu pour un siècle et demi a minima ?
Ultimes inconnues de ce projet pharaonique : qui finance et comment ?
Quelle disponibilité des matériaux de construction et de l’énergie nécessaires ?
Où trouver l’eau, qui se raréfie du fait du dérèglement climatique ?
Quelle stabilité géopolitique à venir ?
Une – toute petite – partie de la classe politique est lucide quant à la dangerosité de ce projet, comment convaincre plus largement qu’il faut abandonner impérativement et la construction de Cigéo et l’absurde plan
de relance du programme électro-nucléaire ?
Parce que rien n’est joué, toutes les composantes de lutte contre Cigéo
et contre le nucléaire appellent à manifester en nombre le refus de ce projet [1], samedi 20 septembre 2025.
Un circuit informatif en vélo dans des villages est organisé le matin (25 kms), au départ de Mandres-en-Barrois à 10h. Repas servi par les cantines militantes à 12h, à Mandres-en-Barrois. Manifestation vers Bure à 14h. Un appel à message aux générations futures a été lancé, afin de remplir 4 capsules temporelles qui seront déposées dans 4 lieux symboliques au cours de la journée.
La mobilisation reste intacte, malgré des années de surveillance policière, d’instauration d’un climat de tension et un nombre de procès sans précédent accouchant d’une souris !
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Infos Manif’ du Futur ici
Plus d’actus sur Cigéo et cie : INFOBURE Septembre 2025
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